Compagnies du Golfe : les Pays-Bas gèlent les droits de trafic

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© KLM / Mark Wagtendonk

Le gouvernement des Pays-Bas a décidé de ne plus autoriser les compagnies du Golfe à lancer de nouveaux vols vers l’aéroport d’Amsterdam Schiphol, tant qu’un accord ne sera pas conclu entre les pays qui les détiennent et l’Union Européenne, citant la concurrence “déloyale” de ces transporteurs.

La Secrétaire d’Etat aux Transports des Pays-Bas, Wilma Mansveld, a indiqué le 20 mai dans un communiqué qu’elle “veut avec (ses) collèges européens des mesures plus sévères contre la montée des transporteurs du Golfe, s’il y a une concurrence déloyale” , selon la presse néerlandaise.

Les Pays-Bas apportent leur soutien à l’Union Européenne, qui, à l’initiative de la France et de l’Allemagne, cherche à négocier avec les Etats du Golfe un traité qui mettrait fin à la concurrence jugée “déloyale” des Emirates Airline, Etihad Airways et autres Qatar Airways, en raison des subventions publiques, directes ou indirectes, qu’elles recevraient.

Aussi longtemps que cet accord est en cours de négociation, les Pays-Bas n’accorderont pas de nouveaux droits d’atterrissage pour les compagnies aériennes du Golfe, en raison des possibles subventions (dont elles bénéficieraient)” , a précisé Wilma Mansveld.

Les pays-Bas s’inquiètent de la concurrence que subit Air France-KLM sur ses lignes vers le Moyen-Orient et l’Asie. Le groupe franco-néerlandais a enregistré une perte de 298 millions d’euros pour son exercice 2014.

L’Aéroport d’Amsterdam Schiphol, détenu à 69% par l’Etat, est également sous pression : certains analystes dans le pays estiment que son rôle de plaque tournante est menacé par la montée de Dubai, Doha et Abu Dhabi, accusés de “détourner” du trafic passagers et cargo.

Ce sentiment s’est accru au début de l’année quand Qatar Airways a annoncé son arrivée sur la première plateforme du pays, où sont déjà présentes Emirates et Etihad. A compter du 16 juin 2015, la compagnie qatarie atterrira à Amsterdam à raison de six vols par semaine en Boeing 787-8 Dreamliner de 254 places, avec l’objectif de faire transiter via son hub de Doha des passagers à destination de l’Asie, de l’Australie et de l’Afrique.

Le trafic passagers de la plateforme néerlandaise a cependant progressé de 4,6% en 2014 par rapport à 2013 (à 54,9 millions de passagers), contre 6,1% pour le le premier aéroport du Moyen-Orient, Dubai (à 70,5 millions).

En attendant la conclusion d’un éventuel traité aérien entre l’Union Européenne et les Etats du Golfe, la décision des Pays-Bas verse de l’eau au moulin à ceux qui, outre-Atlantique, militent en faveur d’une révision des accords de Ciel Ouvert donnant un accès illimité au territoire des Etats-Unis pour les compagnies du Golfe : “Comme les Français et les Allemands, les Néerlandais ont également trouvé que les Emirats Arabes Unis et le Qatar ont fourni à leurs compagnies plus de 42 milliards de dollars de subventions, et ils soutiennent les entreprises néerlandaises pour assurer la viabilité future du marché international de l’aviation, en disant «non» à la concurrence déloyale. (L’association) Americans For Fair Skies  a demandé au gouvernement américain d’ouvrir des consultations avec les Emirats arabes unis et le Qatar, afin de geler en l’état les vols de leurs transporteurs subventionnés vers les États-Unis jusqu’à ce que ces violations commerciales trouvent une solution” , a déclaré le président d’Americans For Fair Skies, le commandant de bord Moak.

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