La crise managériale au sein d’Airbus inquiète certains employés. Pour le syndicat CFE-CGC, l’annonce du départ de numéro deux, Fabrice Brégier, traduit des “tensions extrêmement dangereuses pour le groupe Airbus, appelant des interventions gouvernementales”.
Airbus a annoncé vendredi 15 décembre que le Français Fabrice Brégier, COO et président d’Airbus Commercial Aircraft, quitterait ses fonctions en février 2018. L’Allemand Tom Enders, le numéro un, ne renouvellera pas son mandat et quittera l’entreprise en 2019.
Alors que l’avionneur européen fait face à des enquêtes dans plusieurs pays, la CFE-CGC considère que les salariés “ne doivent pas pâtir de règlements de compte ou autres jeux de chaises musicales”. Il demande que les gouvernements actionnaires reprennent “le contrôle politique” d’Airbus.
Nous publions ici l’intégralité du communiqué de presse diffusé par le syndicat qui revendique au sein d’Airbus une représentativité de 36,2% sur les 2e et 3e collèges et de 47,8% chez les cadres.
L’annonce du départ de Fabrice Brégier traduit des tensions extrêmement dangereuses pour le groupe Airbus, appelant des interventions gouvernementales.
Rien ne serait pire que de les laisser persister au moment où le groupe a, avant tout, besoin de stabilité dans sa stratégie, dans ses prises de décision, dans ses investissements et dans sa force de frappe commerciale.
Les gouvernements actionnaires doivent impérativement reprendre le contrôle politique car Airbus est, avant tout, un des symboles de la construction européenne, et impacte à ce titre des centaines de milliers d’emplois en Europe.
Les acteurs gouvernementaux ne doivent pas laisser le groupe aux seules mains des marchés financiers. Ils doivent se montrer capables du même niveau d’interventionnisme et de patriotisme économique que le gouvernement américain sur des questions que la CFE-CGC considère « d’intérêt national ».
Airbus, ce sont des produits, mais surtout des salariés qui chaque jour se battent sur les appels d’offre, innovent techniquement, produisent consciencieusement.
Ces derniers ne doivent pas pâtir de règlements de compte ou autres jeux de chaises musicales.
L’arrivée de Guillaume Faury à la tête de la branche Avions inscrit une certaine continuité dans la chaîne de commandement. Mais il ne sera pas numéro deux du groupe et ce transfert laisse l’activité hélicoptère au milieu du gué d’une situation fragilisée par un marché affaibli.
Après le départ précipité de Paul Emerenko de la recherche du groupe Airbus puis ceux programmés de managers des avions, le groupe a plus que jamais besoin de l’unité du camp français. Face à la programmation du départ de Tom Enders, la CFE-CGC en appelle à un schéma stable établi au plus vite, à même de rassurer tant dans le groupe Airbus qu’à l’extérieur quant à une prise en main efficace et sereine des destinées d’un exemple mondial de réussite.