Grève du 30 mars : Air France prévoit d’assurer 76% de ses vols

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© Paul BANNWARTH

À l’appel de onze syndicats, tous métiers confondus, les salariés d’Air France cesseront le travail demain vendredi pour réclamer une hausse des salaires. Pour cette troisième journée de grève depuis le début de l’année, la compagnie prévoit de maintenir plus de trois quarts de ses vols, avec un taux de grévistes estimé entre 20,4% et 31,6% selon les métiers.

Demain 30 mars 2018, Air France prévoit d’assurer 76% de son programme: 80% de ses vols long-courriers; 70% des moyen-courriers à Paris-Charles de Gaulle et 80% des court-courriers à Paris-Orly et en province.

Les taux des grévistes, sur les salariés soumis à la Loi Diard, sont inférieurs à ceux du dernier mouvement, selon les chiffres de la compagnie : 31,6% des pilotes (contre 35% le 23 mars); 28,3% des personnels navigants commerciaux (contre 31%) et 20,4% des personnels au sol (contre 29%).

“Des perturbations et des retards ne sont pas à exclure,” prévient Air France, qui invite ses clients à vérifier sur son site internet si leur vol est opéré avant de se présenter à l’aéroport. “Les vols affichés comme maintenus pour la journée du vendredi 30 mars opéreront,” assure-t-elle. La compagnie conseille à ses clients ayant réservé un vol pour cette journée du 30 mars de reporter leur voyage ou modifier leur billet sans frais.

“Près de 150.000 messages ont été envoyés depuis le 27 mars pour informer individuellement et en temps réel les clients devant voyager lors de cette journée”, détaille également le communiqué de la compagnie.

Il est à noter que les vols Air France effectués par un avion autre qu’Air France ou Joon ne sont pas concernés par cette grève (HOP!, KLM, Delta…).

Un conflit dans l’impasse

Depuis les derniers mouvements du 22 février et du 23 mars, les revendications des grévistes n’ont pas changé. L’intersyndicale, formées d’organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d’hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), plus le syndicat UNAC (PNC), réclament une augmentation générale des salaires de 6% “au titre de l’inflation perdue” sur la période 2012-2018. Les pilotes exigent en outre une revalorisation de certains compléments de rémunération, soit une augmentation totale de 10,7%.

Air France considère que sa situation économique et financière ne lui permet pas de répondre aux revendications des syndicats “sans compromettre sa stratégie de croissance, d’investissement et de reprise des embauches,” dans un environnement concurrentiel “particulièrement agressif.” Les hausses réclamées par les syndicats ont été chiffrée par la direction à 240 millions d’euros.

Lors des dernières négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction a négocié avec deux syndicats représentatifs mais minoritaires, la CFE-CGC et la CFDT, une augmentation générale de 1% en deux temps pour 2018. “Nous avons aussi signé un accord de participation et intéressement sans précédent dans l’histoire d’Air France,” a rappelé ce jeudi le directeur général Franck Terner, lors d’un entretien avec Le Parisien. “Juste sur l’intéressement, nous allons distribuer 130 millions d’euros aux salariés. Avec le déblocage des grilles de rémunérations et diverses autres mesures, on arrive à 200 millions d’euros.” Air France s’est également déclarée prête à négocier un mécanisme d’ajustement salarial pour les salariés qui ont enregistré une baisse de pouvoir d’achat.

Les syndicats voient dans cette dernière proposition une tentative de division et maintiennent la pression. Deux autres journées de grève sont d’ores et déjà prévues, pour les 3 et 7 avril prochain.

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