Révélation fracassante du New York Times cette nuit : l’un des deux pilotes a été empêché de regagner le cockpit avant le crash de l’Airbus A320 de Germanwings mardi dans les Alpes. Son collègue ne lui a jamais ouvert la porte pendant la descente. La thèse d’un acte délibéré est maintenant évoquée pour expliquer l’accident qui a coûté la vie à 150 passagers et membres d’équipage.
Citant une source militaire proche de l’enquête qui a entendu la bande sonore de l’enregistreur de voix dans le cockpit (CVR), le quotidien Américain explique qu’après un début de vol habituel, l’un des deux pilotes s’est absenté du poste de pilotage. Quelques instants plus tard, il a essayé de rentrer en frappant calmement à la porte, sans obtenir de réponse. Puis “il a commencé à frapper plus fort et il n’y a pas eu de réponse. Il n’y a jamais eu de réponse” , poursuit le New York Times.
L’Agence France Presse a corroboré cette information dans la matinée. “Au début du vol, on entend l’équipage parler normalement, puis on entend le bruit d’un des sièges qui recule, une porte qui s’ouvre et se referme, des bruits indiquant qu’on retape à la porte et il n’y a plus de conversation à ce moment-là jusqu’au crash“, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
Le scénario ouvre l’hypothèse d’un acte délibéré du pilote resté à l’intérieur du cockpit pour empêcher son collègue de rentrer. La porte est munie d’un code de sécurité connu des équipages qui permet l’ouverture depuis la cabine en toute circonstance, sauf si celle-ci est volontairement bloquée de l’intérieur (en position locked).
Reste à savoir pourquoi le pilote aurait agi, ainsi alors que la piste d’un suicide ou d’un attentat est remise en selle.
Ces révélations interviennent après une conférence de presse jugée “minimaliste” du BEA hier. L’autorité a-t-elle cherché à protéger cette information avant d’en savoir plus ? C’est en tout cas la question de sa capacité à garder l’enquête confidentielle qui est désormais posée.
La pression est également sur Lufthansa et sa filiale Germanwings, dont le profil des pilotes va être passé au crible. On sait simplement que le commandant de bord totalisait dix ans d’ancienneté pour le groupe et plus de 6.000 heures de vol à son actif. Il en va tout autrement du copilote, engagé pour sa part en septembre 2013. Il débutait sa carrière avec 630 heures de vol. On ignore lequel des deux était aux commandes au moment du crash.
Dans tous les cas, l’accident est un coup dur pour le groupe Lufthansa. Choqués, certains personnels ont refusé de voler mercredi. Germanwings a affrété 11 avions auprès notamment de Lufthansa, airberlin et TUIfly, mais a néanmoins dû annuler un vol.
……..