Air France – KLM : décollage de Transavia Europe à l'été 2016 ?

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Transavia : Boeing 737-800 NG nouvelle livrée (01/2015) - © Transavia

Air France-KLM a l’ambition d’opérer sa filiale low-cost Transavia depuis des bases hors de France et des Pays-Bas dès l’été 2016. Ce projet d’une Transavia Europe a pourtant été retiré à l’automne 2014, durant la grève des pilotes d’Air France qui étaient farouchement opposés, mais ceux-ci sont aujourd’hui plus ouverts.

« Nous visons une extension de Transavia en dehors de France et Pays-Bas à l’été 2016” , a déclaré le 24 juillet Alexandre de Juniac, le PDG d’Air France-KLM, lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe. Le dirigeant souhaite « relancer très vite les discussions » avec les pilotes, notamment ceux d’Air France qui ont obtenu le retrait de ce projet lors de la grève de quinze jours en septembre 2014 : ils considéraient alors que l’embauche de personnel local au Portugal et en Allemagne dans des conditions plus avantageuses que les contrats de travail en cours en France et aux Pays-Bas relevait du “dumping social” .

Leur principal syndicat se montre aujourd’hui plus conciliant. Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) « y voit matière à développer l’emploi. Même avec des pilotes situés à l’étranger et payés aux conditions locales. Mais sans aller trop loin, même si tout est discutable », déclarait au début du mois Philippe Evain, le Président du SNPL, cité par le journal Le Monde.

Signe que les temps changent chez Air France, le SNPL a d’ailleurs proposé de baisser la rémunération prévue des pilotes pour cette année.

Il est vrai qu’il y a urgence dans la maison Air France-KLM : le groupe accuse des pertes toujours plus lourdes et ne parvient pas à redresser la barre : le résultat net du groupe s’est encore dégradé de 3% au 1er semestre 2015, à -638 millions d’euros.

Air France-KLM espère que le développement de Transavia lui permettra de bénéficier de la croissance du secteur low-cost en Europe, d’autant plus que son coût unitaire au SKO (5,24 centimes au 1er semestre 2015) est inférieur à Air France, KLM et HOP! (6,98 centimes).

Mais face aux plus de 300 avions de Ryanair et aux plus de 250 d’easyJet, Transavia aligne 57 appareils cet été. Son avenir est aujourd’hui bridé : selon les accords signés avec le SNPL en octobre 2014, Air France-KLM s’est engagé à ne pas développer la low-cost en Europe et à limiter la flotte de Transavia à 40 avions en France. Du coup, la compagnie pourrait se retrouver marginalisée face à des concurrentes aux dents longues. “Si on n’a pas un jour une extension européenne, on restera tout petit” , estimait en décembre dernier Alexandre de Juniac.

Reste à savoir d’où pourrait opérer la future Transavia Europe. Lorsqu’on lui a demandé si son projet consistait à ouvrir une base au Portugal, le PDG du groupe n’a pas souhaité répondre. “Nous ne donnerons aucune information à nos concurrents pour le moment” , a déclaré Alexandre de Juniac ce 24 juillet.

Le potentiel de Transavia est bien réel : la compagnie est déjà la première cet été à Paris Orly. Elle vient de rejoindre en mai dernier le programme de fidélité Flying Blue, riche de 25 millions de membres – un avantage dont ne bénéficient pas ses rivales easyJet et Ryanair. Elle a mis en place une nouvelle politique tarifaire, plus claire et plus transparente, et bénéficie d’une image plutôt sympathique grâce à de nombreuses initiatives marketing et une communication dynamique.

Transavia dessert 110 destinations en Europe et en Afrique du Nord et a transporté 4,7 millions de passagers sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 9,9% en un an. Son résultat d’exploitation reste négatif sur la période, à -75 millions d’euros, contre -64 millions d’euros au 1er semestre 2014.

Photo : Transavia, Boeing 737-800 NG nouvelle livrée (01/2015) – © Transavia

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