Le SNPL suggère qu'Air France ouvre des vols longs-courriers depuis la province

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Airbus A330 d'Air France à Paris Charles de Gaulle - © Air France

Le Président du Syndicat National des Pilotes de Ligne d’Air France (SNPL), Philippe Evain, a souhaité mercredi qu’Air France “ose” , en ouvrant des lignes longs-courriers et en développant Transavia en province afin d’être plus “efficace” face à ses concurrents. Le syndicaliste a cependant précisé que la direction lui avait opposé une fin de non-recevoir.

Le président du SNPL s’exprimait le 04 novembre 2015 devant l’Assemblée nationale qui auditionnait les différents syndicats d’Air France. Une question de la députée de Marseille, Marie-Arlette Carlotti, lui a permis d’exposer la stratégie qui, selon lui, permettrait à la compagnie d’être plus efficace face à l’essor des low-cost et des compagnies du Golfe.

Que faire pour se rapprocher d’une rentabilité proche de Lufthansa ou d’Iberia ? Il faut investir, il faut oser, il faut se développer” , a suggéré Philippe Evain. “C’est certain qu’en fermant des lignes petit à petit comme ça se passe depuis 5 ou 6 ans, il n’y a aucun espoir d’atteindre les niveaux de rentabilité de nos concurrents, qui, eux, osent” .

Le président du SNPL a poursuivi : “alors qu’on lui proposait de développer Transavia au départ de province, alors qu’on l’incitait également à proposer des offres longs-courriers au départ des provinces, le président Gagey (le PDG d’Air France, ndlr) m’a répondu : ‘Monsieur Evain, ne me le demandez pas’” . Et de déplorer : “Aujourd’hui, Transavia est absente au départ de la province, il n’y a pas de lignes longs-courriers au départ de la province, on a fermé les lignes internationales moyens-courriers au départ de la province. On l’a subi” .

Si Philippe Evain se dit favorable au développement de Transavia en province, il y met cependant une condition : “qu’il ne s’agisse pas de siphonner les passagers d’Air France, de transformer la clientèle Air France en clientèle low-cost” .

Le SNPL “n’a jamais souhaité la fermeture des bases province” , a également indiqué le président du syndicat. “On n’arrivait pas à trouver un accord avec la compagnie du fait du problème de dialogue social, mais on n’a jamais été pour leur fermeture, au contraire, leur développement est absolument indispensable” , a-t-il ajouté.

L’explication de la stratégie actuelle d’Air France tiendrait dans “le profil” des membres de la direction, selon le syndicaliste : “prendre un risque, essayer de faire ce que finalement font les autres, c’est simplement contraire à leur ADN” , a-t-il estimé. “Les décideurs qui sont à la tête d’Air France sont effectivement issus du milieu politique, mais ont, de fait, un profil de financiers” , a-t-il ajouté. De leur point de vue, explique Philippe Evain, “pour avoir une situation financière agréable, il est beaucoup plus facile de tailler sur les coûts et surtout réduire la voilure pour améliorer la rentabilité à court terme plutôt que de prendre des risques” .

L’offre long-courrier directe depuis la province est aujourd’hui réduite essentiellement à Emirates, présente à Lyon et Nice, qui cherche sans succès à obtenir l’autorisation d’augmenter le nombre de vols; à Delta Air Lines, entre Nice et New York, une liaison qui sera désormais assurée à l’année en collaboration avec Air France; et aux services saisonniers des compagnies canadiennes Air Transat et Air Canada, cette dernière ayant annoncé l’ouverture au printemps prochain d’une ligne à l’année entre Lyon et Montréal. Qatar Airways souhaite par ailleurs servir Nice et Lyon et aurait obtenu des droits de trafic à cette fin, mais l’ouverture des liaisons n’a pas encore été annoncée.

Photo : Airbus A330 d’Air France à Paris Charles de Gaulle – © Air France

1 COMMENTAIRE

  1. Il faudra enfin que tout le monde ouvre les yeux sur ce qui se passe dans notre pays et qui ne se limite pas a Air France et au transport aérien.Tout est lié , et même dans le sport ou l’on voit l’état déplorable du Rugby par ex , lire les déclarations de Bernard Laporte hier qui n’a pas mâché ses mots sur les dirigeants :en résumé , la place est bonne , seul l’argent les interesse, et rien ne changera.

  2. Le SNPL comprend-il que ces lignes seront autant de passagers en moins pour CDG et donc que cela ne s’appelle pas de la croissance ? Ouvrir ces lignes signifie , sans garantie de rentabilité, moins de vols domestiques vers CDG et la réduction de fréquence de certaines lignes Long Courrier. Ou est la vision stratégique du SNPL ? Par ailleurs ceux qui ont de la memoire se rappelle que ces lignes ont été tentées dans le passé au départ de Lyon et Marseille avec un échec flagrant. Si les passagers choisissent Emirates c’est parce ce qu’elle offre de très nombreuses connections vers l’Asie avec un service remarquable (ce qui n’est pas le cas d’AIr France) et des tarifs raisonnables (ce qui n’est pas le cas d’Air France) . Air France a une stratégie mais les couts sont trop élevés . Point barre

  3. Cette proposition farfelue montre à quel point le SNPL ne connait rien en matière de rentabilité de ligne !
    Avec quels appareils, avec quelle fréquence et surtout avec quel remplissage et quels tarifs ? Et puis les pilotes, PNC et les appareils on les base en province ? Que le SNPL se contente de piloter les avions et ce sera déjà bien , la stratégie de comptoir ca suffit ! Les seuls vols Long Courrier qu’il pourrait y avoir au départ de province sont des vols loisirs donc avec un outil low cost (Air Transat, Rouge etc.) et avec une desserte estivale. En revanche, les bases Transavia à l’étranger, ça il refuse ! Corporatisme c’est tout.

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