Les commissaires en charge d’Alitalia ont rencontré jeudi une délégation de Lufthansa, candidate à la reprise de la compagnie italienne en difficulté.
Les négociations pour la reprise d’Alitalia commencent. Les trois commissaires nommés par le gouvernement italien tentent d’améliorer les propositions reçues le mois dernier, dont celle de Lufthansa. Luigi Gubitosi, Enrico Laghi et Stefano Paleari ont rencontré le 16 novembre à Rome une délégation du groupe allemand, conduite par Joerg Eberhard. L’homme est le président d’Air Dolomiti, la filiale italienne de Lufthansa. À ce titre, il connaît bien le marché italien.
Alitalia a confirmé la rencontre avec Lufthansa mais n’a pas révélé le contenu des négociations. La compagnie allemande a choisi le mois dernier de ne pas faire une offre sur la totalité d’Alitalia, mais seulement sur certaines activités. Elle s’intéresse « à une partie » des réseaux long-courrier, européen et domestique. La “Nouvelle Alitalia” serait une compagnie “restructurée” pour “développer des perspectives économiques à long terme”. Reste à connaître l’ampleur de la restructuration, la stratégie réseau et flotte, ou encore le prix offert par Lufthansa. Ces derniers jours, la presse italienne a avancé certains chiffres : Lufthansa proposerait 250 millions d’euros et envisagerait 5 500 suppressions de postes sur les 11 500 que comptent Alitalia. “Des rumeurs sans fondement”, a fait savoir la compagnie italienne dans un communiqué.
La réunion du 16 novembre est la première d’une longue série de discussions entre les commissaires et les parties qui ont exprimé un intérêt pour Alitalia. Au total, sept entreprises ont déposé une offre de reprise : Lufthansa, easyJet et cinq autres soumissionnaires dont le nom n’a pas été dévoilé. Deux d’entre eux semblent déjà hors course car leur offre n’était pas conforme au cahier des charges. Une proposition alternative du fonds américain Cerberus est venue se greffer en dehors de la procédure d’appel d’offres. Le gouvernement italien ne serait pas convaincu en raison des incertitudes sur la stratégie à long terme de cet investisseur.
En fait la proposition de Lufthansa pourrait bien être la plus solide aux yeux du gouvernement italien, suivie par celle d’easyJet. La low-cost britannique devrait d’ailleurs rencontrer prochainement les commissaires d’Alitalia.
Dans ce dossier, personne ne semble pressé. Le gouvernement italien a repoussé la finalisation du processus de vente à avril 2018. Il a ajouté 300 millions d’euros au prêt relais de 600 millions accordé à la compagnie aérienne. Le remboursement du crédit a également été reporté de plusieurs mois, à septembre 2018.
En attendant, Alitalia poursuit l’expansion de son réseau long-courrier. Elle vient d’annoncer deux nouvelles lignes vers l’Afrique au printemps prochain : Rome-Nairobi (4 vols par semaine à partir du 28 mars 2018) et Rome-Johannesburg (4 vols par semaine à compter du 8 avril 2018). Comme pour démontrer que son ambition de relier le monde à l’Italie est intacte.