Crash Air Asia QZ8501 : les pilotes ont volontairement coupé le système de protection de vol

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Korean Air vient d’annoncer les aménagements apportés à son programme de vols pour la saison été 2018, du 25 mars au 27 octobre. Ces changements incluent plusieurs augmentations de fréquences sur les principaux axes long-courriers de la compagnie reliant Séoul-Incheon à l’Europe et l’Amérique.
Airbus A320 d'Indonesia Air Asia PK-AXC disparu le 28 Décembre 2014 - cc wikimedia
Airbus A320 d’Indonesia Air Asia PK-AXC disparu le 28 Décembre 2014 – cc wikimedia

Les autorités Indonésiennes ont remis mercredi à l’OACI le rapport préliminaire sur le vol QZ8501 d’Air Asia qui s’est abîmé en mer de Java le 28 Décembre. Le document n’est pas rendu public, mais plusieurs sources livrent au compte-goutte des informations sur les moments qui ont précédé le crash. Ce vendredi, l’agence Bloomberg rapporte que les pilotes ont volontairement coupé le système informatique de protection de vol dont est équipé l’Airbus A320-200.

 

Jeudi, la Commission pour la Sécurité des Transports (KNKT) a révélé que le moins expérimenté des pilotes, le Français Remi Plésel (totalisant 2.275 heures de vol chez Air Asia) était aux commandes quand l’alarme de stall (décrochage) s’est mise à sonner, tandis que le commandant Indonésien Iryanto (20.537 heures de vol dont 6100 chez Air Asia) le supervisait et communiquait avec le contrôle aérien. L’avion prenait de l’altitude à une telle vitesse ascensionnelle qu’il a fini par perdre de la portance et décrocher.

Selon Bloomberg ce 30 janvier, qui cite deux sources “au fait de l’enquête” mais non identifiées , les pilotes ont coupé l’alimentation électrique du système de protection de vol après qu’une série d’alarmes s’est déclenchée.

Le système, qui comprend deux ordinateurs servant de secours l’un à l’autre, contrôle le gouvernail de l’avion – l’empêchant d’effectuer des virages trop serrés – et maintient la vitesse. Privé d’alimentation électrique, il cesse de fonctionner et les pilotes doivent manoeuvrer eux-mêmes en mode manuel. La raison pour laquelle ils ont agi ainsi n’est pas davantage expliquée que la montée soudaine de l’appareil qui a suivi ce geste.

Le rapport définitif sur l’accident, qui sera rendu public, devrait permettre d’en savoir plus mais celui-ci n’est pas attendu avant au moins six ou sept mois, ont indiqué les enquêteurs du KNKT jeudi.

Dans l’attente de ce document, la décision des autorités Indonésiennes de restreindre la diffusion du rapport préliminaire n’empêche pas de multiples sources de s’exprimer sur l’accident, dont les détails sont révélés par bribes dans un total manque de transparence et dans la plus grande confusion.

Selon l’analyse des enregistreurs de vol, l’appareil volait à l’altitude de 32.000 pieds quand il a commencé à se dérouter à gauche de sa route tandis que les pilotes ont demandé l’autorisation de monter à 38.000 pieds. Le contrôle aérien de Jakarta ne leur a pas donné de réponse immédiate.

A ce moment-là, les images satellitaires montrent la présence de nuages orageux qui s’élevaient jusqu’à 44.000 pieds dans la zone où se situait l’appareil, a révélé l’enquêteur en chef du KNKT, Marjono Siswosuwarno. Il a ajouté que l’appareil avait grimpé à une vitesse dangereuse puis décroché avant de tomber jusqu’à 24.000 pieds au moment où il a disparu des écrans radars. Il a également précisé que l’enquête examinait si des turbulences ou des courants ascensionnels avaient pu contribuer à la montée soudaine de l’appareil.

Précédemment, le ministre Indonésien des Transports, Ignasius Jonan, avait précisé que l’A320 avait pris de l’altitude au taux de 6.000 pieds minute.

Les pilotes étaient conscients pendant la descente tout aussi abrupte qui a duré trois minutes pendant lesquelles ils ont essayé de reprendre le contrôle de l’appareil, a indiqué un autre enquêteur du KNKT, Ertata Lananggalih.

C’est à partir du manche du co-pilote qu’a été initiée l’action consistant à lever le nez de l’appareil, selon le Wall Street Journal qui cite des sources non identifiées, mais le commandant de bord a repris les commandes quand l’appareil a commencé à monter et les a gardées durant la descente, selon l’agence Reuters.

L’Airbus A320-200 était en bon état et les deux pilotes à jour de leurs certifications, selon des médias Indonésiens qui citent les enquêteurs.

L’accident a coûté la vie à 162 passagers et membres d’équipage. 72 corps ont été récupérés à ce jour.

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1 COMMENTAIRE

  1. Pourquoi cela serait il un problème de changer de niveau de vol et de passer de FL 320 a FL 380 ? .Hier par ex un vol Ryanair , s’est posé a Londres Stansted a 13 H 10 heure Française , il croisait a FL 400 , donc je pense que l’A 320 pour décrocher devait etre au dela de ce niveabon c’était un B 737-800 , chez Boeing le sytème de protection du vol , qui est dissuasif et non limitatif comme sur Airbus ce qui fait une grosse différence ,et notamment le mode Alternate Law; Evidemment a FL 400 , on est a peu prés limite au sommet de la cloche pour ce type d’appareil et la marge de décrochage a haute vitesse est trés mince ,ce qui veut dire que si l’appareil avait rencontré un phénomène du type de celui de l’A 320 , les pilotes auraient plutôt cherché a contourner la masse nuageuse , mais ce n’est pas évident , et il semble que l’accident ,l’année dernière de l’appareil d’Air Algérie soit survenu dans cette configuration .Mais bon on est encore au début de l’enquete et des analyses

  2. En tant que professionnel, je ne comprend pas cette manie qu’ont les pilotes à monter de façon abrupte dans les turbulences où à l’approche d’orages plutôt que de les éviter lateralement tout en gardant des marges aerodynamiques à des niveaux plus bas. Le même constat peut être fait pour le vol AF de Rio. Est-ce un problème lié à l’entrainement ? Les notions de base semblent mal assimilées en tout cas. Je suis curieux de pouvour corréler les formations de ces équipages…

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