Relier l’Australie depuis la France en trois heures de vol alors qu’il en faut vingt aujourd’hui ? Le rêve deviendra une réalité demain, selon le grand patron d’Airbus Group.
“Un jour, on pourra connecter Paris et Sydney en trois heures” , a déclaré ce 1er Mars Tom Enders, le PDG d’Airbus Group, dans les colonnes du Journal du Dimanche. L’hebdomadaire le sollicitait pour savoir sur ce quoi planchait le groupe aéronautique : “On a l’impression que vous ne portez plus de projets ambitieux comme le Concorde ou l’A380” , lui reprochait le JDD. La réponse de Tom Enders donne la mesure des ambitions.
Pour autant, le PDG se garde bien de dévoiler les technologies qui seraient employées pour réaliser l’appareil capable d’une telle performance. Il ne dit mot non plus sur une date où ce rêve deviendra possible.
Pour les incrédules, Tom Enders rappelle toutefois qu’Airbus a développé l’année dernière l’E-Fan, un avion électrique biplace propulsé par des batteries au lithium-ion-polymère. “A l’époque, personne ne nous prenait au sérieux” , a-t-il souligné. “Nous faisons de gros efforts dans les technologies clés, comme les batteries, avec des partenaires tels que Safran ou Siemens” .
Le patron d’Airbus en profite au passage pour affirmer son avance sur son rival Américain. “Nous sommes de loin le groupe qui consacre le plus d’investissements en développement. Boeing réalise un gros chiffre d’affaires, mais en matière de recherche, nous sommes largement les premiers” .
Airbus a “aussi une équipe qui travaille sur les appareils à grande et très grande vitesse. Le groupe a une tradition depuis le Concorde, et il y a une vraie demande pour la grande vitesse” , a-t-il estimé.
Les projets du groupe aéronautique ne s’arrêtent pas à un projet d’avion à très grande vitesse. “Imaginons que nous maîtrisions l’intelligence artificielle, nous pourrions avoir des véhicules sans pilote. Cela ressemble à de la science-fiction mais cela peut arriver beaucoup plus vite que l’on ne croit” , a-t-il prévenu.
Rappelons qu’Airbus Group, ex-EADS, regroupe l’avionneur Airbus, Airbus Defence and Space, et Airbus Helicopters.
Airbus a déjà révélé un concept d’avion du futur (dont sont tirées les illustrations de cet article). L’appareil serait assemblé à partir de “matériaux intelligents” ultra-légers et adaptatifs. Ses ailes seraient plus longues et plus fines, son fuselage cesserait d’être un simple tube mais prendrait une forme incurvée pour dégager plus d’espace intérieur, tandis que les portes deviendraient doubles pour faciliter les opérations d’embarquement. Même la position des moteurs évoluerait et passerait à l’arrière de l’appareil, à moitié insérés dans la carlingue.
Dans la cabine du futur, la notion de classes de service s’effacerait en faveur de zones dédiées à des activités différentes, selon que l’on souhaite profiter du vol pour se reposer, interagir avec d’autres passagers, jouer à des jeux ou tenir une téléconférence avec des personnes au sol.
Tous les rêves sont donc permis pour le voyage de demain. Et il n’est pas plus déraisonnable d’y croire qu’en 1950 quand les ingénieurs ont imaginé un avion supersonique !
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