Accusée de creuser la tombe des compagnies aériennes Européennes en menant une concurrence déloyale, Emirates a répliqué le 03 Mars en chiffrant sa contribution à l’économie du Vieux Continent, qui serait selon elle largement positive, aussi bien en termes d’emplois et de revenus que de connectivité. La France serait l’un des principaux pays bénéficiaires.
L’étude réalisée pour Emirates par le cabinet d’audit Euro-Australien Frontier Economics évalue que les opérations de la compagnie aérienne de Dubai, y compris l’impact induit des 220 connexions qu’elle offre depuis son hub dans les Emirats Arabes Unis, représentent 85.100 emplois dans l’Union Européenne (UE) en 2013/2014, équivalant à 6,8 milliards d’euros en termes de Produit Intérieur Brut (PIB).
A l’échelle de la France, les activités d’Emirates soutiendraient l’économie du pays à hauteur de 643 millions d’euros, plaçant l’Hexagone en quatrième position derrière le Royaume-Uni (2,7 milliards d’euros), l’Allemagne (1,0 milliard d’euros) et l’Italie (747 millions d’euros).
A cela s’ajoutent, selon cette étude, les livraisons des Airbus A380 pour Emirates sur la même période, soit 41.000 emplois représentant 3,4 milliards d’euros en termes de PIB.
La France et l’Allemagne profiteraient à égalité des achats du super Jumbo par la compagnie, qui favorisaient 14.500 emplois et représenteraient 1,2 milliard d’euros de revenus pour chacun des deux pays.
Au total, Frontier Economics analyse qu’Emirates contribue à hauteur de plus de 100.000 emplois et à plus de 10 milliards d’euros de PIB à l’économie de l’UE.
“Emirates est pleinement engagée sur le marché Européen” , rappelle le Président d’Emirates Airline, Tim Clark. La compagnie assure aujourd’hui 350 vols par semaine depuis 28 villes d’Europe. “En stimulant la demande pour les voyages et le fret aériens, particulièrement sur les marchés mal servis par d’autres compagnies aériennes, Emirates contribue aux économies des communautés que nous servons” , résume-t-il.
Au moment où des aéroports tels que Nice Côte d’Azur et Lyon Saint-Exupéry réclament davantage de droits de trafic au profit des compagnies hors UE, Emirates se livre à un plaidoyer pour la desserte des villes secondaires d’Europe, qui ne disposent pas ou presque pas de liaisons intercontinentales par leur(s) compagnie(s) nationale(s).
“Traditionnellement, les voyages internationaux depuis l’Europe impliquaient de voyager depuis un des grands hubs Européens, souvent en effectuant un détour pour y arriver. Cela a contribué à creuser négativement la desserte de ces autres grandes villes européennes, en restreignant leur capacité à développer les opportunités commerciales et les investissements directs étrangers (FDI). Depuis le lancement de nos services vers l’Europe en 1987, Emirates a permis de combler cette lacune en augmentant progressivement, en fonction de la demande, les services vers les villes principales ou secondaires à travers l’Europe” , souligne la compagnie aérienne.
Se voyant refuser par les autorités Françaises des droits de trafic supplémentaires au motif que ceux-ci n’amélioreraient pas la connectivité directe du pays, Emirates soutient le contraire.
Ainsi, l’analyse de Frontier, qui couvre 28 villes desservies par Emirates dans 16 États membres de l’UE, identifie un total de 220 routes à partir de l’Europe qui sont uniques à Emirates. 21 d’entre elles sont des lignes sans escale vers Dubai à partir de villes européennes, et les 199 routes restantes sont des connexions que seule Emirates rend possibles avec une seule escale, via Dubai. “L’utilisation de toute autre compagnie aérienne ou alliance sur ces itinéraires uniques exigerait au moins un stop supplémentaire” , précise Emirates.
Pour Frontier Economics, “la connectivité qu’Emirates offre à travers ces 220 itinéraires uniques a un impact positif sur les investissements directs étrangers ainsi que sur le commerce, et soutient le développement des centres régionaux. Elle augmente aussi le tourisme, élargit le choix pour le consommateur et soutient les expéditions de fret aérien depuis et à destinations de ces régions” .
En termes de prospective et en guise de conclusion, à la lueur des prévisions sur l’évolution du trafic aérien qui devrait doubler dans les cinq ou dix prochaines années, Emirates se dit “bien placée” pour amener plus de touristes et de voyageurs d’affaires vers l’Europe, ce qui serait favorable à l’activité commerciale et aux investissements.
Pas sûr pour autant que cette étude fasse mouche auprès des autorités des pays Européens, notamment la France et l’Allemagne, qui adoptent des mesures protectionnistes afin de limiter la concurrence perçue comme néfaste des compagnies du Golfe sur les transporteurs nationaux.
Ainsi, pour la France, le rapport du député Bruno Le Roux, remis au gouvernement en Novembre dernier, décrit le maintien du gel des droits de trafic pour les compagnies du Golfe comme un moyen de laisser le temps à Air France de se refaire une santé.
Au fond, les autorités Françaises ont tranché en faveur de la protection de la compagnie nationale, contre l’essor des aéroports régionaux, le développement économique de leur territoire, et l’augmentation du choix pour les voyageurs – d’autant plus que cela n’a pas empêché jusqu’à présent les compagnies du Golfe, et Emirates en premier lieu, de commander des Airbus.
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