Air France : une low-cost long-courrier dotée de 787-9 ?

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Visualisation d'un Boeing 787-9 Dreamliner en livrée Air France - © Boeing

Air France saisira-t-elle l’opportunité que représente l’arrivée en novembre 2016 des Boeing 787-9 Dreamliner pour créer une low-cost long-courrier, avec des équipages au statut différent de celui de la maison-mère  ? Le projet serait à l’étude, selon le journal “Les Echos” d’hier. Interrogée par Air Info, la compagnie reste prudente mais ne dément pas.

“L’arrivée dans la flotte des Boeing 787 chez Air France est une excellente opportunité pour contribuer au retour à l’équilibre du réseau long-courrier et fait partie des discussions en cours visant au retour à la croissance dans des conditions compétitives” , écrit Air France le 3 septembre dans un courriel à Air Info qui la sollicitait sur sa position.

“Lors du CCE du 30 avril 2015, Frédéric Gagey, PDG d’Air France, a fixé comme objectif d’avoir 80% des lignes long-courrier rentables en 2017. Pour atteindre cette rentabilité, plusieurs leviers sont envisagés. Il ont été présentés avant l’été aux partenaires sociaux et continueront d’être discutés lors des CCE des 4 et 24 septembre ainsi que lors des réunions de négociations et de concertations” , écrit aussi la compagnie.

Air France reste donc prudente, alors que des discussions sont toujours en cours pour obtenir des gains de productivité de la part des personnels. Evoqué en interne, le projet n’a pas fait l’objet d’une présentation officielle. Le lancement d’une compagnie à bas coût spécialisée dans les vols longs-courriers reste donc une simple hypothèse pour Air France.

Dans son édition d’hier, le journal Les Echos décrivait cette possible structure low-cost “comme un laboratoire de productivité” , s’appuyant “sur les faibles coûts d’exploitation du 787, qui consomme jusqu’à 20 % de moins qu’un long-courrier actuel, et une productivité des personnels navigants revues à la hausse” . Comme pour Transavia, les équipages seraient recrutés en interne sur la base du volontariat, ou en externe.

Ceci permettrait de “résorber les sureffectifs de pilotes et de navigants d’Air France, d’éviter de possibles licenciements en cas d’attrition forte du réseau et de maintenir la présence du groupe sur certaines liaisons aujourd’hui très déficitaires” , poursuivait le quotidien. 50% des lignes longs-courriers ne seraient pas rentables aujourd’hui.

Le projet reste tributaire d’un accord de compétitivité avec les pilotes, alors que les discussions semblent aujourd’hui au point mort. La direction a engagé une procédure à l’encontre de leur principal syndicat, le SNPL pour accélérer la mise en oeuvre du plan Transform 2015. La prochaine audience aura lieu le 17 septembre. Pour autant, certains pilotes se montreraient ouverts aux discussions sur un projet de low-cost long-courrier, “pourvu qu’il génère de la croissance et ne se fasse pas au détriment de l’emploi chez Air France” .

La nouvelle entité serait une réponse au développement des compagnies du Golfe, mais aussi “à l’émergence de nouvelles compagnies long-courriers à moindre coûts” : Lufthansa lancera cet automne sa filiale Eurowings vers des destinations loisirs à des prix défiant la concurrence; Air Caraïbes a dévoilé son projet Sunline qui sera opérationnel l’été prochain; Norwegian Air convoite le marché français et envisage de s’installer à Paris Orly.

Le groupe Air France-KLM a présenté des résultats semestriels avec des pertes en augmentation, malgré une progression du chiffre d’affaires et du nombre de passagers transportés.

Pour l’heure, le groupe franco-néerlandais veut officiellement accélérer le plan stratégique Perform 2020.

L’objectif de ce plan “est de saisir les opportunités de croissance grâce à des gains de productivité. Cette croissance permettra à Air France et au groupe Air France-KLM de rester parmi les majors qui comptent dans la consolidation mondiale du secteur aérien” , rappelle la compagnie.

Photo : Visualisation d’un Boeing 787-9 Dreamliner en livrée Air France – © Boeing

 

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