Douze syndicats d’Air France ont appelé mardi leurs membres à descendre dans la rue le 22 octobre pour demander l’intervention de l’Etat et la levée des poursuites judiciaires engagées contre leurs collègues à la suite des incidents survenus lors du dernier CCE.
L’intersyndicale dénonce dans un communiqué le 13 octobre “les conditions de l’arrestation de ces salariés, présumés innocents” mais aussi “la violence sociale des projets de la direction d’Air France en négociation” .
La compagnie serait selon les syndicats “aujourd’hui en crise par manque de vision stratégique cohérente de ses dirigeants” . La direction est coupable à leurs yeux d’envisager des licenciements dans un contexte de croissance du transport aérien, ce qui constitue “une faute majeure” .
Les organisations dénoncent aussi l’Etat régulateur, qui “défavorise l’environnement économique dans lequel notre compagnie est plongée et arbitre souvent au profit de nos concurrents” .
Le texte est signé par des syndicats réunissant les personnels au sol, les hôtesses et stewards ainsi que les pilotes, soit la CGT, le SNGAF, FO, la CFTC, Alter, le SNPL, le SNPNAC, le SNPNC, le SPAF, SUD Aérien, l’UNSA et l’UNAC. Parmi les syndicats représentatifs, seules la CFDT ne se s’est pas jointe à l’intersyndicale.
Les organisations demandent la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés, ainsi qu’une intervention de l’Etat, “propriétaire moral d’Air France“.
Sans appeler à la grève, les syndicats demandent aussi à leurs membres de manifester devant l’Assemblée Nationale à Paris le 22 octobre. Ce jour-là, Air France détaillera dans un nouveau CCE son plan de restructuration qui menace 2.900 emplois d’ici 2017.
Parmi les six salariés interpelés lundi, cinq ont été déférés mardi pour “violences aggravées” , selon le parquet de Bobigny. Ils seront jugés lors d’une audience en correctionnelle prévue pour le 2 décembre 2015. A la suite des actes de violences le 05 octobre, au moins dix plaintes avaient été déposées par Air France, ses cadres et les vigiles agressés, pour “violences” , “entrave au CCE” et “dégradations” .
Crédit photo : Boeing 777 d’Air France à l’aéroport Paris Charles de Gaulle – © Air France