Le groupe Air France-KLM a indiqué que le plan de réduction d’activité d’Air France n’est pas inéluctable en 2017, à condition qu’un accord soit trouvé à court terme avec les syndicats.
“Le retour au plan de croissance Perform 2020 reste possible et le plan de réduction de l’activité en 2017 peut encore être évité, si la négociation aboutit rapidement” chez Air France, a fait savoir le 15 octobre le groupe Air France-KLM à l’issue d’une réunion de son conseil d’administration.
A ce stade, aucune date n’est fixée pour parvenir à un accord, mais un calendrier pourrait être présenté lors du prochain comité central d’entreprise (CCE) le 22 octobre, affirment au Monde des sources syndicales.
Après l’échec des précédentes négociations sur Perform 2020 au 30 septembre et l’annonce d’un “plan alternatif” menaçant 2.900 emplois lors du CCE pour le moins houleux du 5 octobre, direction et syndicats se sont remis autour de la table, y compris les pilotes du SNPL et du SPAF. “Cette reprise du dialogue s’est déroulée de façon sereine et constructive” , selon Air France-KLM. Le groupe précise que le PDG, Alexandre de Juniac, a rencontré chacun des syndicats.
Le dirigeant a noté lors de ces réunions que, “comme la direction, les organisations syndicales préfèrent un plan de croissance de l’activité dont la mise en œuvre est conditionnée à des économies de coûts négociées plutôt qu’un plan de restructuration aux conséquences sociales plus lourdes” .
Au demeurant, le discours du groupe le 05 octobre était déjà celui-ci, Air France-KLM annonçant alors que l’adaptation des effectifs au plan alternatif d’Air France se ferait sous la forme de départs volontaires – et non de départs contraints – si de nouvelles négociations permettaient d’atteindre les objectifs de Perform 2020. Pour mémoire, celui-ci prévoyait à l’origine une réduction des coûts unitaires de 1,5% par an en moyenne sur la période 2015-2017.
Il est peu probable que cet objectif soit atteint cette année. Reste donc à savoir si la compagnie pourra échapper à une réduction de voilure durant l’année 2016.
En tout cas la direction a reçu une nouvelle fois le soutien du Premier ministre le 15 octobre. “Le gouvernement à la fois soutient le plan de restructuration d’Air France et appelle au dialogue” , a déclaré jeudi Manuel Valls au micro de Jean-jacques Bourdin sur BFMTV. Le Premier ministre écarte l’idée de nommer un médiateur pour la poursuite des négociations. “Nous favorisons le dialogue, la discussion entre la direction et l’ensemble des personnels” , a-t-il expliqué. “Si les pilotes n’assument pas leurs responsabilités, alors c’est le plan B, ce qui a été voté par le Conseil d’administration d’Air France, qui peut conduire à la suppression de 2.900 emplois, à des licenciements, à des départs volontaires, des suppressions de postes, mais c’est du coup les autres catégories de personnel qui vont supporter l’effort le plus important” , a ajouté Manuel Valls.
Une forme de réponse aux douze syndicats d’Air France qui ont demandé mardi l’intervention de l’Etat dans ce dossier et prévu une manifestation le 22 octobre à Paris.
Crédit photo : Airbus A380 d’ Air France – © Air France