C Series : jusqu’à 1 000 commandes grâce à Airbus ?

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© Bombardier

Selon une étude de Morten Beyer and Agnew (MBA), les ventes du C Series de Bombardier pourraient être relancées par la récente acquisition partielle du programme par Airbus, avec un potentiel de 1 000 commandes.

MBA voit plusieurs avantages au partenariat annoncé le 16 octobre entre Airbus et Bombardier. L’accord prévoit qu’Airbus prenne une participation de 50,01% du programme C Series, qui plafonne aujourd’hui à 360 commandes fermes. En échange, l’avionneur européen doit apporter ses compétences en matière de vente et marketing, mais aussi de soutien à la clientèle et de gestion des achats. En outre, le C Series sera assemblé à l’usine d’Airbus à Mobile en Alabama, en plus du centre de Bombardier au Québec.

Selon l’étude de MBA, Airbus donnera “probablement” le coup de pouce dont le programme a “désespérément besoin” en termes de marketing. Le partenariat devrait également permettre à l’appareil d’échapper aux droits d’importation “punitifs” de 300% sur le marché américain en étant produit à Mobile.

Il reste à déterminer si Airbus assurera avec succès la commercialisation du C Series mais il existe des opportunités prometteuses pour l’avion au milieu des défis”, note le cabinet.

MBA considère en effet le C Series comme “sans doute l’avion le plus capable aujourd’hui” sur le marché des appareils de 100 à 150 places.

Le segment voit ses ventes ralentir, les compagnies aériennes ayant tendance à préférer des avions plus gros. MBA croit néanmoins à un marché de renouvellement pour les 3 600 avions de 100 à 150 places en service. Selon ses calculs, ce renouvellement n’est assuré aujourd’hui qu’à 14,9% si l’on considère les commandes conclues pour les avions de nouvelle génération : C Series de Bombardier, A319neo d’Airbus, 737 MAX 7 de Boeing ou E195-E2 d’Embraer. MBA relève que le C Series a toutes ses chances pour conquérir ce marché, avec des ventes déjà 7 fois plus nombreuses que celles du MAX 7 et de l’A319neo.

En outre, MBA estime que le C Series pourrait séduire certaines compagnies aériennes exploitant à la fois des Airbus et des avions régionaux comme les Embraer E-Jets ou Bombardier CRJ. “Des opérateurs comme JetBlue qui utilisent actuellement des avions régionaux mais qui recherchent des appareils plus économiques peuvent trouver un intérêt à changer pour le C Series car le programme bénéficiera du soutien de l’entreprise qui produit le reste de leur flotte”, explique-t-il.

Par ailleurs, MBA croit que l’intervention d’Airbus peut aider le C Series à devenir “plus abordable” grâce à une réduction des coûts de production. “Alors que le CSeries offre un avantage compétitif en termes de consommation de carburant et de performances, les coûts de production élevés ont entravé les campagnes de vente initiales et n’ont pas permis à Bombardier de commercialiser l’avion à un prix concurrentiel, jusqu’au contrat avec Delta”, précise le cabinet.

L’étude conclut qu’Airbus pourrait dans ces conditions “envisager la vente de près de 1 000 avions C Series, redonnant vie à un programme en difficulté jusqu’ici”.

Le document est disponible en ligne à cette adresse.

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