Placée sous administration extraordinaire depuis début mai, Alitalia a traversé l’été sans trop de dégâts. Sur la période du 1er juin au 31 octobre 2017, sa perte nette s’élève à 31,3 millions d’euros.
Alitalia a été placée sous la tutelle de l’État italien début mai, après que les salariés ont refusé par référendum un plan de recapitalisation exigeant près de 1 000 suppressions de postes et des baisses de salaires. Le vote a conduit les actionnaires, dont Etihad Airways qui détient 49% du capital, à demander le déclenchement de la procédure « d’administration extraordinaire » prévue par la loi italienne. Le gouvernement italien a alors nommé trois Commissaires pour gérer la compagnie en faillite et trouver un repreneur. En même temps, un prêt relais de 600 millions d’euros a été mis en place pour assurer la continuité des opérations. Le financement a été augmenté de 300 millions d’euros dernièrement.
Hier 22 novembre, les trois Commissaires ont présenté le bilan de leur gestion aux députés italiens. Entre le 1er juin et le 31 octobre 2017, Alitalia a réalisé un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros, dont 1,2 milliard liés à l’activité passagers. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) atteint 73,9 millions d’euros. Le résultat net est négatif à hauteur de 31,3 millions d’euros. Hors intérêts pour l’emprunt d’État, il est négatif de 20,9 millions d’euros.
Au 31 octobre 2017, les liquidités disponibles (cash flow) s’élevaient à 845 millions d’euros. Cette somme s’entend nette d’un acompte de 118 millions à l’IATA et de dépôts bancaires de 29 millions d’euros pour les opérations de couverture. “À la fin de l’année, les liquidités disponibles seront de l’ordre de 800 millions”, a assuré l’un des trois commissaires, Luigi Gubitosi, soulignant que “presque tout le prêt public” de 900 millions d’euros“est encore disponible”.
Avec l’amélioration des résultats, le ministre italien des Transports, Graziano Delrio, a réitéré que la vente d’Alitalia “n’est pas pressée”. Les propositions de reprise sont aujourd’hui à l’étude. La finalisation du processus de vente a été repoussée à avril 2018.