Rachat d’Air Berlin : feu vert pour easyJet, difficultés pour Lufthansa

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© Paul BANNWARTH

Si easyJet a obtenu sans difficulté le feu vert de la Commission européenne pour la reprise de certains actifs d’Air Berlin, il n’en va pas de même pour Lufthansa. Bruxelles est réticente pour des raisons de concurrence. La compagnie allemande est amenée à renoncer notamment à l’acquisition de Niki, filiale d’Air Berlin.

Après la faillite d’Air Berlin à la mi-août, easyJet et Lufthansa ont négocié séparément la reprise de certains actifs avec la compagnie et ses administrateurs. Auprès de Bruxelles, l’affaire est passée comme une lettre à la poste pour la low-cost britannique. easyJet a annoncé hier mardi avoir reçu l’approbation de la Commission européenne pour reprendre en leasing 25 avions d’Air Berlin et certains actifs à l’aéroport de Berlin-Tegel, y compris des créneaux de décollage et d’atterrissage. “La Commission a confirmé qu’il n’y avait pas de problèmes de concurrence liés à cet accord”, a précisé easyJet. La transaction, d’un montant d’environ 40 millions d’euros, devrait être conclue “dans un proche avenir”. easyJet doit débuter ses opérations à Berlin-Tegel le 5 janvier prochain.

En revanche, pour Lufthansa, les choses ne se passent pas comme prévu. La compagnie allemande a annoncé aujourd’hui mercredi qu’elle a fait “de nouvelles concessions” à Bruxelles dans ce dossier. Lufthansa voulait reprendre 81 des 134 avions d’Air Berlin et acquérir les filiales Niki et LGW pour les intégrer à sa plateforme low-cost Eurowings, le tout pour 210 millions d’euros.

Lufthansa avait déjà offert de nombreux engagements en particulier en abandonnant des créneaux horaires. Toutefois, la Commission considère que cela est insuffisant et a clairement indiqué qu’une acquisition de Niki et son intégration dans le groupe Eurowings ne seraient pas approuvées pour le moment”, a fait savoir Lufthansa. La compagnie renonce ainsi à reprendre Niki.

En revanche, l’acquisition de LGW reste à l’ordre du jour. Lufthansa est prête à renoncer à davantage de créneaux horaires pour obtenir l’autorisation de la Commission. Une nouvelle proposition est adressée en ce sens à l’exécutif européen, dont la décision n’est pas attendue avant le 21 décembre.

Reste que Niki est aujourd’hui sans repreneur et risque de devoir mettre la clé sous la porte. Après la décision de Lufthansa, le groupe Air Berlin a annoncé mercredi qu’il recherche des “opportunités alternatives”. Selon la presse allemande, des discussions seraient en cours avec Thomas Cook, déjà propriétaire de la compagnie allemande Condor. Niki Lauda s’est également dit intéressé : l’ancien pilote automobile avait fondé Niki en 2003 avant de la céder à Air Berlin en 2011.

Ces péripéties n’entament pas les ambitions de Lufthansa : le groupe maintient son plan d’expansion pour Eurowings. Les sommes prévues pour l’acquisition de Niki seront utilisées pour la croissance organique de la filiale low-cost. “Sur le plan économique, cela conduit à un résultat comparable pour le groupe Lufthansa”, a précisé ce dernier.

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Airbus A320 de Niki – Photo © Paul BANNWARTH

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