Le gouvernement abandonne le projet de Notre-Dame-des-Landes

0
930
vues
projet_aeroport_notre-dame-des-landes
Projet aéroport Notre-Dame-des-Landes

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes ne se fera pas. Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé le 17 janvier l’abandon du projet controversé. L’aéroport de Nantes-Atlantique sera “modernisé”.

Après une médiation de six mois et un rapport rendu en décembre, le Premier ministre a annoncé mercredi la décision du gouvernement, prise “en étroite association avec le président de la République”. Le projet de Notre-Dame-des-Landes sera abandonné car “c’est l’aéroport de la division”, a déclaré Édouard Philippe à l’issue du Conseil des ministres.

Reconnaissant que le Grand Ouest “a besoin d’être connecté au reste de la France et de l’Europe”, le Premier ministre a estimé que “cette connexion ne peut plus s’envisager aujourd’hui comme elle était pensée il y a 50 ans ou même il y a 20 ans”, en référence aux dates de création et de relance du projet Notre-Dame-des-Landes.

Cependant, le gouvernement “s’engage à  garantir que Brest, Nantes et Rennes disposent de liaisons faciles avec les autres métropoles européennes et de mettre en place des liaisons rapides avec les hubs long courrier internationaux”.

Le réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique est la solution retenue. Édouard Philippe a assuré que l’aérogare sera “modernisée” et que les abords de piste seraient “aménagés” pour permettre à l’aéroport d’accueillir plus de passagers dans “des délais raisonnables”. L’allongement de l’unique piste sera “engagé” et devrait donc venir dans un second temps.

L’aéroport de Rennes-Saint-Jacques sera également agrandi. Au surplus, le Premier ministre a évoqué un développement des lignes ferroviaires à grande vitesse entre l’Ouest et les aéroports de Paris.

Quant à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, “les occupants illégaux de ces terres devront partir d’eux-mêmes d’ici le printemps prochain, ou en seront expulsés”, a déclaré le premier ministre. “Les terres retrouveront leur vocation agricole. Elles ne seront pas conservées pour réaliser ultérieurement le projet”, a-t-il précisé.

La concession de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avait été accordée en décembre 2010 au groupe Vinci Airports, qui exploite également l’aéroport Nantes-Atlantique. Le groupe aéroportuaire devrait être a priori indemnisé. Il ne s’était pas encore exprimé sur l’abandon du projet mercredi après-midi.

Déclaré d’utilité publique en 2008, le projet Notre-Dame-des-Landes a été approuvé en 2016 par 55,17% des électeurs de Loire-Atlantique lors d’une consultation locale. Nombre d’élus locaux ont protesté sitôt après la déclaration du Premier ministre. La présidente LR des Pays de la Loire, Christelle Morançais, voit “la victoire des zadistes sur l’Etat de droit”. Et la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, a dénoncé sur Twitter une “trahison du Grand Ouest” et un “déni de démocratie”.

Laisser un commentaire