Ryanair / Transavia : remous chez les syndicats de pilotes

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Photo © Paul BANNWARTH

Le projet de Ryanair d’ouvrir des bases en France crée des remous chez les syndicats de pilotes. Le SPL reproche au SNPL “d’aider” Ryanair à s’implanter dans l’Hexagone après avoir “freiné” le développement de Transavia. Il l’invite à une “réflexion commune” sur l’avenir du pavillon français.

Ryanair a confirmé la semaine dernière son projet d’ouvrir quatre bases en France  dès l’hiver 2018 ou l’été 2019 en vue de doubler son trafic dans l’Hexagone d’ici trois ou quatre ans. Dans cette perspective, la low-cost irlandaise a pris contact avec le SNPL, premier syndicat de pilotes en France.

Ceci a déclenché la colère du SPL, syndicat de pilotes affilié à la CFDT. “10 ans que le SNPL freine notamment le développement de la première compagnie low cost Française Transavia et aujourd’hui ce syndicat va aider Ryanair à se developer en France. Quel scandale !”, a tweeté la section Transavia du SPL le 18 janvier.

En cause notamment, l’accord signé fin 2014 entre le SNPL et Air France, qui limite la flotte de Transavia France à 40 avions à l’horizon 2019. La low-cost d’Air France ne peut pas non plus assurer des vols au départ de Paris-Charles de Gaulle.

Le SPL a détaillé sa position dans un communiqué de presse diffusé le 19 janvier : “depuis 10 ans, le développement de la première compagnie low cost Française, Transavia, est freiné par une limitation en nombre d’avions et l’interdiction de s’implanter sur les aéroports de province autres que Lyon et Nantes”, écrit le syndicat.

Il ajoute : “Ryanair cherche à s’installer sur notre sol et s’est rapprochée du SNPL de façon ‘informelle’. Nous nous félicitons de voir que Ryanair, après avoir été condamnée à plusieurs reprises pour avoir abusé du système français, souhaite créer des bases en respectant les ‘règles du jeu’, mais nous posons la question de l’avenir de nos propres compagnies”.

L’organisation rappelle en effet que le pavillon Français est “en berne” avec une part de marché qui a baissé de 47 à 42 % en 5 ans alors que le secteur de l’aérien est “en forte croissance” avec une augmentation de 16% de trafic passagers sur la même période.

Pour le SPL, la France représente donc “l’un des marchés les plus dynamiques d’Europe” qui doit être capté “avant tout par ses entreprises” afin de créer de l’emploi et de la croissance.

Le SPL voudrait que le SNPL lâche du lest, notamment vis-à-vis de Transavia, et conclut : “le syndicat des pilotes de ligne affilié à la CFDT invite le SNPL à une réflexion commune. Les assises du transport aérien qui auront lieu bientôt devraient être une bonne occasion d’aborder ce débat”.

Ces assises doivent se tenir à la fin du premier trimestre 2018 et l’un des thèmes sera la compétitivité du pavillon français.

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