Emirates Airline a évoqué son avenir dans l’éventualité où Airbus cesserait de produire l’A380. La compagnie de Dubai, qui est de loin le premier opérateur du super Jumbo, serait alors amenée à réviser son modèle économique.
Emirates tient à ses A380 et serait prête à les exploiter aussi longtemps que possible. S’exprimant devant des journalistes, le Président de la compagnie, Tim Clark, cité par le journal émirati The National, a déclaré que “dans l’éventualité où (les A380) ne seraient plus sur le marché, nous essaierons alors de les opérer aussi longtemps que nous le pourrons, et nous agirons auprès d’Airbus pour qu’il les maintienne aussi longtemps qu’ils doivent être maintenus. Mais à la fin, nous aurons besoin d’ajuster notre modèle économique en fonction de ce qui sera disponible à ce moment-là ” .
L’hypothèse d’un arrêt de la production de l’A380 a été envisagée en décembre 2014 par le directeur financier d’Airbus Group, Harald Wilhelm, mais elle a été aussitôt démentie par le Président de la branche aéronautique civile, Fabrice Brégier.
Toutefois, l’appareil enregistre à présent un pic de production : il reste dorénavant à Airbus moins d’A380 à produire qu’il n’en a livrés – 158 contre 159, pour un total de 317 exemplaires commandés à ce jour. 30 appareils sont produits par an, ce qui laisse à l’avionneur environ 5 à 6 ans de production à la cadence actuelle – de quoi attendre de nouvelles commandes. Celles-ci cependant tardent à arriver : aucune n’a été enregistrée depuis celle du loueur Amedeo en février 2014 – il y a plus d’un an.
Emirates opère actuellement 60 A380 sur 140 commandés. Ces appareils sont exploités sur des routes à forte densité de trafic, notamment vers Londres Heathrow, New York JFK, Sydney, Los Angeles, Bangkok ou Paris Charles de Gaulle. Un retrait des A380 de sa flotte la contraindrait à utiliser des avions offrant moins de capacité, et donc à multiplier les fréquences avec des appareils plus petits pour compenser. A condition toutefois de disposer des droits de trafic ou de d’obtenir des créneaux d’atterrissage et de décollage sur des aéroports parfois surchargés.
Pour autant, la perspective est lointaine : Emirates doit encore recevoir 80 A380, et ceux-ci peuvent être opérés pendant au moins quinze ans, voire plus comme elle l’envisage.
La compagnie de Dubai reste dans l’attente d’une décision d’Airbus pour une version remotorisée et améliorée de l’A380, l’A380neo, pour lequel elle se dit prête à commander 140 à 200 exemplaires afin d’assurer l’expansion et le renouvellement de sa flotte. L’avionneur a précisé qu’il lancerait cette évolution uniquement si elle faisait sens économiquement, en soulignant qu’il lui faudrait plus d’un client pour ce modèle.
En attendant, Emirates a prévu d’introduire une version haute-densité bi-classe (sans Première classe) de l’A380, avec 615 sièges, dès le 1er décembre 2015.
Elle a choisi d’équiper les 50 derniers exemplaires commandés avec les moteurs Trent 900 de Rolls Royce (au lieu des GP-7000 d’Engine Alliance sur ses 90 premiers A380), citant les améliorations prévues pour ce moteur. Elle offre ainsi son soutien au seul motoriste qui s’est dit prêt à concevoir un moteur pour l’éventuel A380neo.
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