Le groupe Air France-KLM a donné jeudi son feu vert à Air France pour la mise en place d’un plan de restructuration “alternatif” après l’échec des négociations entre la direction de la compagnie française et les représentants des personnels navigants. Les mesures seront détaillées la semaine prochaine mais les grandes lignes sont déjà connues.
Le Conseil d’administration d’Air France-KLM, qui s’est réuni le 1er octobre, “a pris acte de l’absence d’accord au 30 septembre 2015 dans les négociations entre la Direction d’Air France et les organisations représentatives des personnels navigants” , a fait savoir le groupe franco-néerlandais dès jeudi soir.
Après cet échec, “les administrateurs considèrent indispensable de mettre en place un plan alternatif” et donnent mandat à la direction d’Air France-KLM et Air France en ce sens, poursuit le communiqué. Cette décision a été prise “à l’unanimité” , avec l’accord donc des représentants des personnels et de l’Etat Français qui siègent au conseil d’administration.
Le plan alternatif, le fameux “plan B” , comporte une réduction de l’activité d’Air France destinée à “garantir les objectifs économiques et l’avenir de la Compagnie” , rappelle le groupe. Il sera déroulé en deux phases, “en 2016 puis en 2017” et sera présenté lundi 5 octobre au Comité Central d’Entreprise (CCE) d’Air France.
Les grandes lignes de ce plan B ont été dévoilées lors d’un précédent CCE le 4 septembre par le PDG d’Air France, Frédéric Gagey. La compagnie envisage la suppression de 10% des lignes longs-courriers, dans l’objectif d’avoir 80% des lignes longs-courriers rentables en 2017, au lieu de 50% aujourd’hui. A la clé de cette mesure, la sortie de la flotte d’une dizaine de gros-porteurs (voire quatorze en incluant les quatre A340-300 dont le retrait était déjà programmé) et le report de la livraison des premiers Boeing 787-9 prévue à partir de novembre 2016. La grande inconnue reste l’étendue des licenciements secs, qui devraient concerner au premier chef les personnels navigants.
Les négociations vont se poursuivre entre les syndicats des pilotes et la direction d’Air France. Le SNPL et le SPAF ont indiqué dès mercredi qu’une réunion était prévue après le CCE du 5 octobre.
Air France-KLM semble résigné à l’attrition d’Air France. L’échec des négociations “survient malgré un dialogue ouvert depuis plusieurs mois et de nombreuses propositions formulées par la Direction d’Air France” , indique le groupe dans son communiqué. Celui-ci souligne aussi qu’en contraste, la direction de KLM a conclu en septembre un accord permettant une augmentation de productivité avec l’ensemble de ses salariés. “Cet accord a été mis en œuvre immédiatement” . Une façon de rappeler que la décroissance concerne bien Air France seulement et non KLM.
Le PDG du groupe franco-néerlandais, Alexandre de Juniac, a d’ailleurs réaffirmé jeudi soir sa “détermination à faire d’Air France-KLM un des leaders dans la consolidation du secteur au niveau mondial” . Le dirigeant dit aussi vouloir “garantir un avenir durable aux activités du Groupe lui permettant de participer à la croissance du secteur en s’appuyant sur ses activités les plus compétitives” .
Crédit photo : Airbus A380 d’ Air France – © Air France