Air France : l'intersyndicale des hôtesses et stewards s'oppose à "tout licenciement ou suppression de poste"

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Airbus A380 d' Air France - © Air France

L’intersyndicale PNC, qui réunit le SNPNC-FO et l’UNSA PNC, deux des trois syndicats représentatifs des hôtesses et stewards d’Air France, a indiqué le 23 octobre s’opposer “à tout licenciement ou suppression de poste” . Elle se dit prête à renégocier l’accords collectif mais se montre sceptique sur la possibilité de s’entendre avec la direction d’ici la fin de l’année tout en dénonçant “ses mensonges” et “ses méthodes” .

Ces déclarations interviennent au lendemain du Comité central d’entreprise durant lequel le PDG d’Air France, Frédéric Gagey,  a confirmé la suppression de 1.000 postes en 2016 par un plan de départs volontaires, sans exclure des licenciements secs pour l’année suivante.

L’Intersyndicale PNC refuse tout licenciement ou suppression de poste ainsi que les efforts disproportionnés que l’entreprise veut imposer alors qu’elle annonce parallèlement d’excellents résultats dans un contexte de forte croissance du transport aérien” , fustigent les deux syndicats, qui estiment que les PDG d’Air France et du Groupe Air France KLM “continuent de menacer les salariés d’Air France de licenciements pour obtenir 17% de productivité supplémentaire après les 20 % déjà réalisés” .

Pour l’intersyndicale, c’est désormais à l’Etat “de lever les contraintes qu’il fait peser sur Air France et qui empêchent celle-ci de lutter contre la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, ultra subventionnées et qui ne respectent aucune règle” – une position qui n’est pas sans rappeler celle des pilotes du SNPL, qui se disent prêts à faire des efforts à condition que l’État agisse pour mettre en place « un environnement concurrentiel équitable » .

Le SNPNC-FO et l’UNSA PNC acceptent d’entrer en renégociation de l’actuel Accord collectif, mais pas question que celui-ci cesse de produire ses effets avant son échéance prévue au 31 octobre 2016. Les deux organisations doutent de toute façon de la possibilité de trouver un accord en début d’année 2016 comme le souhaite la direction. “Pour mémoire les négociations du dernier Accord collectif ont duré plus d’un an” , rappelle l’intersyndicale.

Le climat social “n’a jamais été aussi explosif dans l’Entreprise” , soulignent les deux organisations au lendemain de la mobilisation de “plus de 5000 salariés, pilotes, hôtesses et stewards, personnels au sol” le 22 octobre. La faute revient aux directions d’Air France et d’Air France-KLM, “totalement fermées” , “qui n’ont tiré aucun enseignement des évènements ayant entouré le CCE du 5 octobre dernier, évènements  pourtant symptomatiques du profond désespoir que ressentent tous les salariés d’Air France” .

L’intersyndicale dénonce aussi “les mensonges de la Direction” , qui selon elle, fait croire à une reprise des négociations, alors que la rencontre du 14 octobre  n’a été “qu’une confirmation  par la Direction de sa volonté d’imposer le plan Perform 2020 à tout prix. Un mensonge de plus” , écrit-elle en ajoutant que ces méthodes “sont inadmissibles d’autant que ses exigences ne sont assorties d’aucun engagement ferme sur l’avenir et d’aucune contrepartie pour les salariés” .

En particulier, les deux syndicats d’hôtesses et stewards se plaignent de “la culpabilisation individuelle des PNC et du chantage à l’emploi” lors de réunions que la direction organise à chaque fin de stage professionnel (board) “où elle décline l’ensemble des mesures de productivité qu’elle compte imposer. Elle cherche par ce biais à passer outre toute négociation et toute contre proposition des organisations syndicales représentatives, montrant ainsi sa conception du dialogue social : ‘j’impose, vous subirez’ ” .

Le SNPNC-FO et l’UNSA PNC estime que le groupe “décline la casse sociale” dans toutes oses filiales, “chez Britair avec une baisse effective de la rémunération des PNC de près de 30% déclenchant de véritables drames sociaux” , ainsi que chez Transavia, où il présente actuellement un accord “qui conduira de façon déguisée à une baisse de 20 % de la rémunération du PNC” .

L’intersyndicale dénonce l’attitude jusqu’au-boutiste de l’Entreprise et sa politique sociale uniquement basée sur une communication de façade visant à masquer aux médias, au pouvoir politique et à l’opinion publique l’ampleur du désastre humain qu’elle est en train de générer” , conclut le communiqué.

Rappelons que lors du CCE du 22 octobre, les élus des personnels ont décidé de faire usage du droit d’alerte, proposé par la CFDT et voté à l’unanimité. Un cabinet d’experts va ainsi auditer les comptes et la stratégie d’Air France. La procédure pourrait durer jusqu’à fin janvier.

Crédit photo : Airbus A380 d’ Air France – © Air France

1 COMMENTAIRE

  1. ils sont prêts à “couler” Air France….convaincus d’être encore des “fonctionnaires de luxe”………………pauvres mentalités d’assistés….

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