Ryanair a confirmé mercredi ses projets d’expansion en France. La low-cost irlandaise compte doubler son trafic dans l’Hexagone au cours des trois à quatre prochaines années en ouvrant quatre bases pour une trentaine d’avions. En attendant, dix nouvelles lignes sont programmées pour l’hiver 2018 au départ de Beauvais, Bordeaux, Marseille et Nantes.
Ryanair a confirmé le 17 janvier 2018 dans un communiqué qu’elle collaborera “avec les comités sociaux-économiques et les syndicats”, ce qui lui ouvrira la voie “pour ouvrir des bases en France, offrir des tarifs bas, créer des emplois et faire croître le trafic”.
Ryanair ajoute qu’elle a rencontré “un certain nombre d’aéroports français” régionaux pour discuter d’éventuelles bases. Lors d’une conférence de presse à Paris, le directeur commercial David O’Brien a précisé que ces bases pourraient ouvrir à “l’hiver 2018 ou à l’été 2019”. La compagnie n’a pas encore tranché sur leur implantation, mais David O’Brien a néanmoins cité les aéroports de Beauvais, Nantes, Toulouse, Lyon et Marseille.
Le responsable des Ressources humaines de Ryanair, Edward Wilson, également présent à la conférence de presse, a déclaré qu’un millier de salariés, dont environ 300 pilotes, seront employés sur ces bases françaises, sous “contrats locaux”. La compagnie a notamment rencontré mercredi le SNPL, un mois après sa décision de reconnaître les syndicats à travers l’Europe.
“L’un des avantages de la reconnaissance syndicale est que cela nous ouvre des opportunités de croissance en France et en Scandinavie, des pays qui nous étaient auparavant fermés parce que nous pensions que cela impliquerait obligatoirement une reconnaissance syndicale”, avait expliqué le 19 décembre 2017 Michael O’Leary, le directeur général de Ryanair.
Doubler le trafic en France
La compagnie inscrit ces développements dans le cadre d’une stratégie visant à doubler son trafic en France. Il pourrait ainsi passer d’environ 10 à 20 millions de passagers par an, en basant 30 avions dans quatre bases régionales.
Ryanair a fermé début 2011 son unique base française à l’aéroport Marseille-Provence où elle stationnait quatre avions, après avoir été mise en examen par la justice pour “travail dissimulé” et “emploi illicite”. Depuis lors, la compagnie s’est développée ailleurs en Europe. La part de marché de Ryanair en France est d’environ 6%, contre 15% en Europe avec 87 bases au total, selon ses chiffres.
Dix nouvelles lignes en France pour l’hiver prochain
En attendant l’ouverture de bases françaises, Ryanair va ouvrir dix nouvelles lignes dans l’Hexagone pour la saison hiver 2018/2019.
Depuis l’aéroport de Beauvais-Tillé, la compagnie ajoutera Bratislava (2 vols par semaine), Malte (2 vols par semaine), Prague (3 vols par semaine) et Thessalonique (2 vols par semaine).
À Marseille-Provence, Ryanair lancera Bucarest, Budapest et Faro, chacune à raison de 2 vols par semaine.
Deux lignes ouvriront à Nantes-Atlantique : Londres Stansted (4 vols par semaine) et Séville (2 vols par semaine).
Enfin, Bordeaux-Mérignac sera gratifié d’une nouvelle ligne vers Valence (2 vols hebdomadaires).
Vendre les aéroports de Charles de Gaulle et Orly à des opérateurs séparés
Par ailleurs, Ryanair note que le gouvernement français envisage de privatiser le groupe ADP, gestionnaire des deux aéroports parisiens.
“Nous exhortons le gouvernement à vendre les aéroports de Charles De Gaulle et Paris Orly à des soumissionnaires séparés, ce qui induira une concurrence très nécessaire à Paris au profit des citoyens, des visiteurs et des travailleurs français”, a déclaré David O’Brien.
Il serait temps, en effet, que Ryanair, surtout si elle “moralise” (un peu ?) ses pratiques, tourne enfin son regard vers Lyon Saint-Exupéry.
Certes, Easyjet a déjà fait un joli travail de défrichage et constitue maintenant un solide réseau… mais il y a encore des trous dans la couverture : Oslo, Stockholm, Helsinki, et quelques destinations qui mériteraient d’être desservies à l’année : Athènes, Malte, Valence, Séville, Malaga, Alicante…
Sans compter les possibilités pour l’irlandaise de s’installer aussi sur des lignes déjà desservies, mais où une meilleure fréquence serait la bienvenue : Edimbourg, Naples, Berlin, Cracovie, Bucarest, Budapest…
S’installer à Lyon ? La bonne blague ! Savez-vous que le coût de la ” navette ” pour rejoindre l’aéroport avoisine les 30 euros aller-retour, sans aucune alternative possible ? Ce prix dépasse parfois celui du billet d’avion ! Je vois mal Ryanair se tirer une balle dans le pied.
Réinvestir l’aéroport voisin de Saint-Etienne sera une bien meilleure option. L’infrastructure existe, est actuellement sous-exploitée alors qu’elle est facile d’accès (bus au prix d’un billet classique, parking gratuit…). Une piste à étudier sérieusement car elle permettrait d’avoir deux hubs low cost dans la grande région lyonnaise : un hub Easyjet à St Exupéry, et un hub Ryanair à St Etienne.