L’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi à Mayotte pourra continuer d’accueillir les avions gros-porteurs au-delà de cette année. Les travaux de mise aux normes nécessaires seront financés par les différentes parties prenantes, a indiqué jeudi le SCARA (Syndicat des compagnies aériennes autonomes), qui a mené une action de médiation.
L’aéroport de Dzaoudzi à Mayotte, département français d’outre-mer et région ultrapériphérique de l’Union européenne, devait trouver les financements pour effectuer les travaux de mise aux normes EASA (Agence européenne de sécurité aérienne). À défaut, il n’aurait pu accueillir à l’horizon de janvier 2019 que des avions petits-porteurs de type ATR, à la capacité insuffisante pour assurer la desserte et le ravitaillement de l’île.
Le SCARA (Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes), qui regroupe des compagnies aériennes françaises basées en métropole et dans les territoires d’outre-mer, a annoncé jeudi 24 janvier 2018 que sa médiation a permis de trouver un accord pour rassembler les 13 millions d’euros nécessaires à la mise aux normes de l’aéroport. “C’était impossible, nous l’avons fait”, a déclaré dans un communiqué le Secrétaire général du syndicat, Jean-Pierre Bès.
Selon le SCARA, chacune des parties concernées a participé à l’effort de financement en fonction de ses missions respectives. L’État, la Région de Mayotte et le Fonds européen de développement régional (FEDER) ont débloqués des fonds. EDEIS, le gestionnaire de l’aéroport, a accepté de revoir à la baisse ses exigences de rentabilité financière. La DGAC a allongé la période de plan d’investissement tandis que les compagnies Air Austral et Ewa Air, toutes deux membres du SCARA, mais aussi Corsair, ont consenti un “effort significatif” sur les redevances.
Le SCARA se félicite de cette médiation réussie qui a permis de “trouver dans un domaine complexe le point de convergence entre des intérêts divergents et élaborer une solution commune constructive et profitable pour tous”.
Le syndicat fait également valoir que les aéroports ne doivent pas être considérés comme des “infrastructures industrielles classiques” en raison du “rôle central” qu’ils jouent dans l’aménagement du territoire, lequel nécessite la participation “de l’ensemble des acteurs du transport aérien, pour servir l’intérêt général”.
L’aéroport de Mayotte accueille aujourd’hui comme gros-porteurs les Boeing 787-8 d’Air Austral, qui desservent Paris-Charles de Gaulle (via Nairobi) et La Réunion, ainsi que les Airbus A330 de Corsair International qui rallient Paris-Orly (via La Réunion).
Certaines compagnies font des efforts significatifs , mais étrangement Air France ne fait pas partie de la liste .