Corsair veut continuer de voler entre La Réunion et Madagascar

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Photo Corsair
Le gouvernement malgache veut remettre en cause les droits de trafic de Corsair International entre La Réunion et Madagascar. À la veille d’une rencontre entre les autorités françaises et malgaches qui devront trancher dans ce dossier, la compagnie aérienne souligne les risques de retour à une situation de monopole qui aurait pour conséquences une baisse du trafic et une augmentation des prix.

Après avoir obtenu en 2016 les droits de trafic des autorités françaises et malgaches, Corsair a ouvert le 09 avril 2017 une ligne régionale entre La Réunion et Antananarivo. Très vite, les choses ont mal tourné avec les autorités malgaches. La compagnie aérienne indique qu’elle rencontre des “difficultés” depuis le 30 novembre 2017 dans le cadre de ses droits de trafic La Réunion-Antananarivo.

Il faut dire que sur cet axe, Corsair livre concurrence à Air Madagascar, laquelle est détenue à 51% par l’État malgache et à 49% par la compagnie réunionnaise Air Austral. Air Madagascar a dénoncé dans la presse locale les pratiques concurrentielles “déloyales”  et “les prix de dumping” de Corsair. Elle l’a aussi accusée de ne pas remplir l’objectif d’apporter 17 000 passagers supplémentaires par an et de “détourner ses passagers.”

Mardi 27 février, Corsair a répondu point par point. Dans un communiqué, la compagnie indique qu’avec un apport net de 16.041 passagers en 8 mois sur la ligne Réunion-Antananarivo , elle dépassera “très largement” l’objectif annuel fixé et contribue donc, “de façon significative,” à la croissance du trafic Réunion-Madagascar en 2017.

Corsair assure aussi qu’il n’y a “aucun détournement de la clientèle d’Air Madagascar,” expliquant: “la ligne régionale Réunion/Antananarivo est utilisée très majoritairement par des voyageurs réunionnais souhaitant faire un séjour Madagascar (64%) et des passagers en provenance de France métropolitaine (26%), les passagers malgaches représentant quant à eux moins de 10% du flux de voyageurs transportés sur Corsair”. La compagnie ajoute que cette croissance du trafic “répond aux ambitions du ministre du Tourisme de Madagascar de développer le tourisme et d’atteindre 1 million de touristes en 2020.”

Corsair se défend aussi de dumping et de pratiques anti-concurrentielles. Ses tarifs démarrent à 238 euros TTC avec bagage et à 198 euros TTC sans bagage, pour une distance de 874 km entre La Réunion et Madagascar. “D’autres compagnies proposent des vols au départ de Paris vers des destinations en Europe à des prix largement inférieurs et pour une distance pourtant plus longue,” fait valoir la compagnie. Et d’ajouter: “les passagers réunionnais doivent bénéficier de tarifs compétitifs et Corsair s’y engage.”

Avec ces arguments, Corsair revendique le maintien de ses droits de trafic sur la ligne Réunion-Madagascar “qui a permis à plus de personnes de voyager à des prix compétitifs.” Elle souligne “les risques de retour à une situation de monopole qui aurait pour conséquences une baisse du trafic et une augmentation des prix.”

“Eviter cette situation de monopole dans le contexte du récent partenariat stratégique entre Air Austral et Air Madagascar justifie pleinement le maintien des droits de trafic de Corsair sur la ligne Réunion/Antananarivo”, estime-t-elle.

Des consultations aéronautiques bilatérales sont prévues le 28 février à Paris. Corsair espère qu’elles permettront de trouver “une issue favorable pour toutes les parties” afin que la compagnie puisse continuer à “développer les échanges entre la France et Madagascar.”

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