Vente d’Alitalia : incertitudes après les élections législatives en Italie

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Airbus_A330-200_Alitalia
Airbus A320 d'Alitalia - Photo © Paul BANNWARTH

Selon la presse italienne, le résultat des élections législatives en Italie pourrait compliquer la vente d’Alitalia, qui doit normalement intervenir avant le 30 avril.

Aucune majorité ne s’est en effet dégagée du scrutin du dimanche 4 mars. En outre, les deux vainqueurs, le Mouvement 5 étoiles et la Lega populiste, se sont prononcés dans le passé contre la vente d’Alitalia à des entreprises étrangères.

Comme le rapporte le site d’actualité today.it, les deux leaders du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio et Roberta Lombardi, ont mis en garde en décembre dernier le gouvernement contre une vente d’Alitalia à Lufthansa, préférant une relance de la compagnie en vue d’augmenter les flux touristiques vers l’Italie. Plus récemment, Luigi di Maio a réitéré son désir de réorganiser Alitalia pour traiter ensuite avec des acheteurs potentiels.

Le leader de la Lega, Matteo Salvini désire, quant à lui, préserver le caractère italien d’Alitalia et ne pas la vendre à des étrangers. Mais il n’a pas expliqué si cela passait par une nationalisation ou par la participation d’investisseurs italiens privés.

Tous les acquéreurs potentiels d’Alitalia viennent pourtant de l’étranger : easyJet, Lufthansa et Cerberus ont déposé une offre de reprise. Wizz Air a également été citée par la presse italienne. Par ailleurs, Air France-KLM et Delta étudient “plusieurs solutions” pour garder Alitalia dans l’alliance SkyTeam et dans la coentreprise transatlantique, sans que Air France-KLM “ne soit l’acquéreur”, a récemment déclaré le PDG du groupe franco-néerlandais, Jean-Marc Janaillac.

Les incertitudes sur la vente d’Alitalia pourraient ne pas durer. La date limite pour le processus de reprise a été fixée par le gouvernement sortant au 30 avril 2018.

Le président de Lufthansa, Carsten Spohr, s’attend d’ailleurs à ce que la Commission européenne fasse pression sur l’Italie dans le dossier Alitalia. “Je suis sûr que Bruxelles va augmenter la pression et forcer à une solution,” a-t-il déclaré mardi devant des journalistes. Il a également répété que Lufthansa n’est pas intéressée par Alitalia si elle n’est pas restructurée au préalable.

Pendant ce temps, les commissaires en charge de l’administration d’Alitalia s’efforcent de rééquilibrer les comptes. Non sans résultat. L’année 2017 s’est terminée avec une progression de 1% des recettes, selon today.it. En outre, Alitalia n’a pratiquement pas puisé dans le prêt relais de 900 millions d’euros mis en place par le gouvernement italien. Ce financement doit être remboursé au plus tard en septembre 2018.

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