Un Boeing 777 d'Air France a failli heurter le Mont Cameroun

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Boeing 777-200ER d'Air France - © Air France

Un Boeing 777-200ER d’Air France a failli heurter le Mont Cameroun au début du mois de mai. La catastrophe a été évitée de justesse, mais l’événement a déclenché deux enquêtes, l’une par la compagnie, l’autre par le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA).

Le Boeing 777-200ER immatriculé F-GSPG effectuait le 2 mai 2015 le vol AF953 entre Malabo en Guinée Equatoriale et Douala au Cameroun, avec 37 passagers et membres d’équipage à bord. Après un décollage à 19h51 de Malabo, le vol se déroulait de nuit, dans des conditions orageuses. L’avion était à son altitude de croisière, environ 2.750 mètres (9.000 pieds).

Pour éviter une zone de gros nuages d’orage, l’équipage a choisi une route d’évitement plus au nord que celle prévue, rapprochant dangereusement l’avion du Mont Cameroun, qui culmine à 4.040 mètres.

Cette proximité a été détectée par le système EGPWS (Enhanced Ground Proximity Warning System). L’équipement, faisant office d’avertisseur de proximité du sol, a déclenché une alarme “pull-up” dans le cockpit. “Les pilotes ont répondu immédiatement en exécutant la manœuvre appropriée” , indique Air France dans un communiqué. L’équipage a repris rapidement de l’altitude pour passer de 2.750 mètres à 3.900 mètres, et éloigner ainsi l’avion du relief. “Les pilotes sont régulièrement entraînés à effectuer ce type de manœuvre” , précise la compagnie.

L’alarme a cessé et le vol s’est poursuivi vers Douala où il a atterri à 20h35 en toute sécurité, sans autre incident, avant de continuer vers Paris Charles de Gaulle.

Air France résume l’événement en écrivant que “l’équipage du vol AF 953 du 2 mai 2015 a effectué une procédure prévue par le Manuel de la compagnie et du constructeur en réponse à une alarme générée par l’avion” . Au demeurant, Air France souligne que tous ses appareils sont dotés du système EGPWS, qui a permis, en l’occurrence, d’éviter une nouvelle catastrophe.

Reste cependant à expliquer pourquoi les pilotes ont choisi une route aussi proche du Mont Cameroun.

Air France a ouvert une enquête interne, et pris plusieurs mesures conservatoires en attendant les résultats de celle-ci : un complément d’informations a été transmis aux équipages sur les spécificités du terrain de Douala, et les pilotes de ce vol en particulier bénéficient d’un accompagnement pédagogique, managérial et médical, a précisé la compagnie.

Le BEA a également ouvert une enquête dans la semaine du 11 au 17 mai 2015, comme cela apparaît dans une note d’information de routine. Les investigations sont en cours.

Des incidents d’une nature similaire peuvent se produire avec d’autres compagnies qu’Air France, mais tous ne sont portés à la connaissance du public. Cet événement l’a été, soulignant au passage la transparence du système régulateur français.

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Photo : Boeing 777-200ER d’Air France – © Air France

1 COMMENTAIRE

  1. Oui pour un vol de 30 minutes , c’est l’altitude optimale, mais bon on marche un peu sur la tête avec de tels trajets , je pense que les moyens de transport ne sont complémentaires , mais souvent il n’y a pas le choix dans certains pays , le train ou la route étant quasi inexistants ou en mauvais état

    • La distance, a vol d’oiseau entre Malabo et Douala est de 65 Miles Nautiques (120 km). Malabo est sur une ile, donc le vol se fait au dessus de la mer.
      En passant par le Nord, le vol AF arrive dans un secteur ou l’altitude minimale de Sécurité est de 15 100 pieds (4600 m) et c’est écrit sur les cartes de Navigation et d’Approche.
      Par le passé AF a déjà percuté le Mt Cameroun.

  2. sauf erreur, ce n’est pas un vol Air France qui, dans le passé, s’est crashé sur le Mt Cameroun mais plutôt
    un DC6 ou DC7 d’UAT, je dis bien UAT, au décollage de Douala. Cet accident remonte au début des années 60 ou fin des années 50.
    Pour mémoire, la fusion d’UAT et TAI, en 1963, donna naissance à la Cie UTA.

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