La Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis a ordonné vendredi une inspection visuelle des moteurs GP7200 d’Engine Alliance, qui équipent environ 60% des Airbus A380 en service.
La directive de navigabilité (AD) de la FAA fait suite à l’avarie non contenue survenue sur le moteur n°4 de l’A380 d’Air France qui effectuait le vol AF66 Paris-Los Angeles le 30 septembre. L’appareil, avec 497 passagers et 24 membres d’équipage à bord, avait dû se dérouter à Goose Bay au Canada, où il est toujours immobilisé. Dirigeant l’enquête, le BEA a indiqué que la soufflante s’est détachée en vol, entraînant avec elle la perte de l’entrée d’air.
Selon la FAA, le moteur avait accumulé 3 527 cycles de vol, un nombre de cycles “relativement élevé” , précise-t-elle. La directive est destinée à empêcher un nouvel incident sur le cône de soufflante (fan hub, ndlr) qui, en se détachant, pourrait entraîner “des dommages au moteur et à l’avion”.
La FAA ordonne ainsi aux compagnies aériennes d’effectuer une inspection visuelle des moteurs GP7200, séries GP7270, GP7272 et GP7277. Le cône de soufflante devra être déposé et remplacé en cas d’anomalie.
La directive est envoyée aux opérateurs du moteur et prend effet à réception. Les compagnies aériennes devront réaliser l’inspection dans un délai de deux semaines pour les moteurs accumulant plus de 3 500 cycles de vols. Le délai est porté à cinq semaines pour les moteurs totalisant entre 2 000 et 3 500 cycles de vols, et à huit semaines pour ceux accumulant moins de 2 000 cycles de vols.
“Nous considérons cette directive comme provisoire. Une enquête pour déterminer la cause de la défaillance est en cours et nous pourrions envisager des mesures supplémentaires si une action finale est identifiée”, précise la FAA.
Produit par Engine Alliance, une co-entreprise de General Electric et Pratt & Whitney, les moteurs GP7200 équipent quelque 90 A380 d’Emirates Airline, et la totalité des A380 d’Air France, Etihad Airways, Korean Air et Qatar Airways, soit environ 60% de la flotte en service.
Les 40% restants, motorisés par les Trent 900 de Rolls-Royce, ne sont pas concernés par cette directive.