La compagnie allemande en faillite Air Berlin a opéré le 27 octobre son dernier vol, mettant fin à presque 40 ans d’activités.
Le vol AB 6210 en provenance de Munich s’est posé à Berlin-Tegel vendredi soir. Avant l’atterrissage, les pilotes ont changé le numéro du vol en BER4EVER (Berlin for ever) et survolé la ville en dessinant un coeur. À son arrivée, l’A320 D-ABNW a été accueilli par le canon à eau des pompiers de Tegel et de nombreux employés.
Pour la compagnie, tout a commencé il y a 39 ans. Créée en 1978, Air Berlin démarre ses opérations l’année suivante avec une licence américaine. Le vol inaugural est effectué le 28 avril 1979 entre Berlin-Tegel et Palma de Majorque en Boeing 707.
La compagnie devient allemande en 1989 avec la chute du mur de Berlin. En 2002, elle achève sa transformation de compagnie charter en compagnie régulière. Les années suivantes sont marquées par une série de prises de participations et d’acquisitions : NIKI d’abord (2004), puis Dba (2006) et LTU (2007) – autant d’occasions de développer le réseau.
Mais en 2008 survient la crise financière mondiale et les comptes virent au rouge. Dès lors, Air Berlin ne sera plus jamais bénéficiaire, à l’exception d’une seule année (2012). La compagnie peine à élaborer une stratégie claire. En 2011, Etihad entre au capital. L’année suivante, c’est l’adhésion à l’alliance Oneworld. Les plans de restructuration se multiplient mais rien n’y fait. Les pertes s’accumulent.
Le 15 août 2017, Air Berlin dépose le bilan. Etihad lui a retiré son soutien financier. La mise en place d’un prêt relais de 150 millions d’euros par le gouvernement allemand permet aux opérations de se poursuivre en attendant les repreneurs.
Au final, Lufthansa mettra la main sur 81 des 134 avions de celle qui fut sa rivale. Lufthansa acquiert aussi les filiales NIKI et LGW, le tout pour 210 millions d’euros.
easyJet quant à elle reprendra 25 avions et les créneaux de décollage et d’atterrissage à Berlin-Tegel pour 40 millions d’euros. La filiale Leisure Cargo est cédée au groupe Zeitfracht.
La pilule est amère surtout pour les quelque 8 000 employés d’Air Berlin. La moitié d’entre eux pourront toutefois rejoindre le groupe Lufthansa ou easyJet.
La disparition d’Air Berlin laisse aussi un grand vide en Allemagne. Nombre de lignes intérieures ne seront plus exploitées que par un seul opérateur et les passagers redoutent que l’absence de concurrence n’entraîne une hausse des prix des billets.
Vidéo. En 2014, Air Berlin avait retracé les grandes lignes de son histoire :
easyJet acquiert une partie des opérations d’Air Berlin à Tegel
